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TROUBLES DE LA FONCTION THYROÏDIENNE

ET CONSEQUENCES BUCCO-DENTAIRES


APPORT DE L'HOMEOPATHIE

Au cours de notre stage d’homéopathie bucco-dentaire, il était rappelé souvent que, dans certains cas, la cause originelle de différentes pathologies bucco-dentaires ne se trouve pas dans la bouche mais hors d’elle. Ainsi, il a été étudié les conséquences bucco-dentaires de l’insuffisance hépatique et de l’insuffisance rénale. A cette occasion l’attitude du chirurgien-dentiste homéopathe a été précisée. Il ne peut prendre en charge que les problèmes bucco-dentaire et s’il doit prescrire un médicament homéopathique, il n’a d’autres choix que de valoriser les signes locaux, certes en tenant compte du contexte général. C’est pour cette raison que le recours au médecin traitant s’impose systématiquement, ce qui est d’ailleurs le cas le plus fréquent. 


BREFS RAPPELS

SUR LA GLANDE THYROÏDE


            Cette glande endocrine participe à de nombreux métabolismes par l’intermédiaire de deux types d’hormones, mais elle ne peut fonctionner que sous le contrôle de l’hypothalamus par l’intermédiaire de le TRF (thyrotrophin-releasing-factor) et de l’antéhypophyse par le biais de la TSH (thyréostimuline hypophysaire). :


Les hormones iodées :


             Elles sont élaborées par la thyroïde à partir de l’iode circulant, qui est capté et concentré par les cellules et les vésicules thyroïdiennes. Il s’agit de la thyroxine (ou T4 ou encore tétra-iodothyronine) et de la tri-iodothyroxine  (ou T3). Ces deux hormones règlent la croissance osseuse, le métabolisme des muscles et du tissu conjonctif, ainsi que la maturation du système nerveux central. A fortes doses, elles provoquent la soudure des cartilages de conjugaison. Au cours de leur fonctionnement, elles augmentent la production de chaleur (oxydations) et le métabolisme de base, elles sont hyperglycémiantes, elles catabolisent les protéines et les lipides à fortes doses. 


La thyrocalcitonine :


             Cette hormone thyroïdienne a deux actions principales = elle est hypocalcémiante et hypophosphatémiante.   



RAPPELS SOMMAIRES SUR LA PATHOLOGIE THYROÏDIENNE

 

            On peut tout simplement classer les différentes pathologies thyroïdiennes de la manière suivante : 

·       


CLINIQUE DE L’HYPERTHYROÏDIE 


            On retrouve les signes suivants, dont l’intensité varie selon les malades. 

·       

           

            Les examens de laboratoire montrent : 

  

           

            L’hyperthyroïdie d’origine centrale serait due à une succession de chocs émotifs. 

  

LE GOITRE EXOPHTALMIQUE ou MALADIE DE BASEDOW :


             Aux signes sus-décrits de l’hyperthyroïdie, on doit ajouter : 

·      


Le traitement classique : 


            Il consiste bien entendu à donner des antithyroïdiens de synthèse, ou à proposer une iodothérapie radioactive ou encore à l’exérèse chirurgicale en cas d’adénome.

 

LES CONSEQUENCES BUCCO-DENTAIRES : 


Chez l’enfant, les hyperthyroïdies sont rares, elles sont responsables d’une accélération de la croissance et des deux dentitions.  


Chez l’adulte, on constate les troubles suivants :




L'exophtalmie habituelle dans

la maladie de Basedow se retrouve

dans le "type sensible" du médicament homéopathique IODUM

            Pierre TONNELIER explique que la lyse alvéolaire est due à une hyperactivité des ostéoclastes le long de la lamina dura, par suite d’une hypercalciurie et une diarrhée qui conduisent à un bilan calcique négatif. Il est évident que chez ces patients, toute chirurgie parodontale est non seulement à déconseiller, mais à proscrire, aussi longtemps que la situation n’est pas rétablie et surtout maintenue. Il ajoute : « L’os alvéolaire est ici encore le plus fragile de tous ceux de l’économie et c’est un signal d’alarme que le chirurgien-dentiste pourrait agiter… ». TONNELIER offre en titre de ce chapitre sur l’hyperthyroïdie : « Chez cette jeune femme, la thyroïde « s’emballe », l’ensemble de l’organisme vibre, tremble, « se consume » dans une chaleur métabolique, qui mène à l’épuisement physique et psychique ».


           P. TONNELIER ne connaît pas l’homéopathie mais un lecteur homéopathe ressent l’impression que cet auteur « classique » décrit le mode réactionnel tuberculinique, dans sa phase dite oxygénoïde, de même que dans la description de la clinique de cette affection, on retrouve IODUM, NATRUM MURIATICUM ou encore PHOSPHORUS.  



CLINIQUE SOMMAIRE DE L’HYPOTHYROÏDIE 


      

            Il s’agit d’une insuffisance d’élaboration ou de la sécrétion des hormones thyroïdiennes, avec ou sans goitre. Ce dernier peut être la conséquence d’une hypersécrétion de thyréostimuline, pour compenser l’insuffisance des hormones thyroïdiennes. 


La clinique s’exprime par les signes suivants : 


  


            Le laboratoire confirme un effondrement du métabolisme de base.  

       

Devant un enfant ayant un retard psychomoteur grave, ne souriant pas, indifférent à son entourage, bouffi et petit, il faut penser au myxœdème


            Le myxœdème de l’enfant se présente ainsi = constipation opiniâtre, macroglossie, troubles de la déglutition,, dysgénésie épiphysaire, retards de la formation des germes dentaires, de la fermeture des fontanelles, des deux dentitions, de la croissance en général. 

       

             Dans le seconde enfance, l’apparition et le développement d’un myxœdème explique, entre autres signes, une hyperplasie gingivale avec des ulcérations favorisées par une tendance aux infections (baisse de l’immunité locale).  

         

            Chez l’adulte, on constate encore une fréquence des gingivites ulcéro-nécrotiques chroniques avec des caries des collets, une alvéolyse horizontale, le tout réalisant le tableau classique des parodontopathies.

 

HOMEOPATHIE ET TROUBLES BUCCO-DENTAIRES

DE L’HYPERTHYROÏDIE


  

            Il faut répéter une fois encore que lorsque la cause des troubles dentaires n’est pas buccale, le chirurgien-dentiste ne peut prendre en charge la pathologie générale. Il ne peut que se préoccuper des troubles buccaux en tentant de ne pas contrarier le traitement de fond proposé par le médecin traitant.  

            Dans le cas des hyperthyroïdies ou dans la maladie de BASEDOW, plusieurs médicaments homéopathiques répondent à la situation, qu’il convient de connaître. Mais de toute façon, seule une répertorisation à partir des signes et symptômes de chaque malade n’a de réelle valeur, le chirurgien-dentiste valorisant en cette occasion les signes buccaux. 

            Le médicament le plus important de l’hyperthyroïdie est IODUM et cela ne peut surprendre quiconque dès lors que l’iode est l’un des composants principaux des hormones thyroïdiennes.


IODUM : 

            Ce métalloïde a été découvert en 1812 par H. COURTOIS et c’est une fois encore Samuel HAHNEMANN qui a réalisé la première pathogénésie à partir des effets toxiques de l’iode. Ce n’est que plus tard que l’on a compris son rôle dans les troubles de la thyroïde. Le manque d’iode dans l’organisme conduit à l’hypothyroïdie et au crétinisme, alors que son excès produit l’hyperthyroïdie et la maladie de Basedow. Cependant, la pathogénésie de IODUM ne se limite pas aux seuls troubles de la thyroïde et dépasse largement ce cadre limité.  Rappelons en cette occasion que l’homéopathie ne repose pas sur la similitude nosologique mais uniquement symptomatique.  


            Comme l’iode a une double action, métabolique d’abord, puis toxique, sa matière médicale reflète ces deux actions. C’est le mérite de Roland ZISSU d’avoir bien expliqué cette dualité d’action de certaines substances.

 

        Son action métabolique explique son indication dans des troubles du mode tuberculinique à la phase oxygénoïde : accélération du métabolisme, hyperfonctionnement de la thyroïde et en même temps hypo-surrénalisme (qui explique la fatigue)). L’action d’excitation dépasse la thyroïde et concerne toutes les glandes, sauf les testicules et tous les tissus (nerveux, muscles striés, cœur, système nerveux, estomac, intestin, rate…). On retrouve ainsi les signes cliniques décrits dans l’hyperthyroïdie dont la tachycardie, l’amaigrissement malgré un fort appétit, l’asthénie, les tremblements, etc…  


            L’iode organique a également une action métabolique sur le soufre réduisant le glutathion (coenzyme formé d’acide glutamique, de cystéine et de glycocolle, qui joue un rôle important de transporteur d’hydrogène). Il peut donc être un complémentaire de SULFUR par l’intermédiaire de SULFUR IODATUM.  


            L’action toxique de l’iode s’exprime classiquement en deux phases successives : 


1.      Excitation = congestion, irritation, hypertrophie, induration (voies respiratoires, digestives, peau, tissus lymphatiques et glandulaires).

2.      Dépression = atrophie puis sclérose, induration avec électivité ganglionnaire et glandulaire. 


         Les initiés reconnaissent dans cette action en deux phases le mode réactionnel luétique. Mais curieusement, les ulcérations si typiques du mode luétique ne dominent pas dans la matière médicale de IODUM alors que l’aphtose buccale figure au deuxième degré. Nous avons eu l’occasion de voir des patients pour cette raison. 

 

MATIERE MEDICALE

 

1/ Suite de : abus d’iode (par médicaments iodés, par un séjour prolongé au bord de la mer…)

suite de déminéralisation au cours d’une convalescence épuisante (mode tuberculinique). Suite de chagrin, de traumatisme. 


2/ Psychisme en deux phases : rritation, agitation, ne peut rester en place, mais rapidement épuisé.

  

 

3/ Les signes généraux :  

  


4/ Les modalités : 

Aggravation = par la chaleur (soleil, pièce, temps), au repos (mais il aggrave l’anxiété).

Amélioration = en mangeant, par l’air froid, par le mouvement (mais il est vite fatigué)

                        

Signes et usage en pratique bucco-dentaire : 

  


            Au cabinet dentaire, comme ailleurs dans la vie, le sujet répondant au type IODUM est maigre, plutôt grand, il est surtout agité et anxieux. Ce dont il faut tenir compte.  


            Il vient consulter surtout pour des aphtes ou pour une gingivite, et au début de celle-ci pour des gingivorragies. En fait, on hésite parfois entre NATRUM MURIATICUM et IODUM, mais le premier a périodiquement une sécheresse des muqueuses bien plus importante. La frilosité est commune à ces deux médicaments mais IODUM est particulièrement thermophobe, bien plus que Natrum muriaticum.  


            Comme tous les tuberculiniques au stage oxygénoïde, la fatigue est de règle. Mais IODUM est encore plus rapidement épuisé que les autres, et notamment en cas de dysthyroïdie marquée, le plus fréquemment dans le sens de l’hyperthyroïdie, comme le corollaire est l’hypo-surrénalisme.  


            NATRUM MUR. et IODUM sont souvent complémentaires dans les indications bucco-dentaires. En fait, c’est le comportement vis-à-vis de la faim qui emporte la décision.


            Comme cela a déjà été dit, IODUM peut être indiqué même si la dysthyroïdie n’est pas confirmée. On le prescrit alors en 7 CH deux à trois fois par semaine pour les indications buccales. Dans ces cas, on le trouve le plus souvent chez des adolescents. Avec l’âge mûr, l’aspect oxygénoïde disparaît progressivement et c’est la tendance scléreuse qui s’affirme, confirmant le second aspect de ce remède, c’est-à-dire le volet luétique avec ses atteintes glandulaires et ganglionnaires. Chez l’adulte mûr, on hésitera avec LYCOPODIUM, puis au fur et à mesure que se développe la tendance scléreuse, IODUM perd peu à peu sa prédominance au profit de CONIUM, BARYTA CARBONICA, SILICEA et surtout PSORINUM.    

RAPPEL = IODUM n’est pas le seul médicament des hyperthyroïdies, même s’il est l’un des principaux, notamment dans la maladie de Basedow. Parmi les « polychrestes », il faut citer = NATRUM MURIATICUM, TUBERCULINUM, PHOSPHORUS, LACHESIS, FERRUM METALLICUM, ARGENTUM NITRICUM, CALCAREA FLUORICA, sans oublier les composés iodés = Sulfur iodatum, Ferrum iodatum, Arsenicum iodatum, Kali iodatum, Calcarea iodata. Il est impossible de les décrire tous en détail, voici seulement quelques commentaires sur certains d’entre eux.


 

TUBERCULINUM :


            Nous avons coutume de ne pas parler de ce médicament car à notre avis, sa prescription revient uniquement au médecin, car il s’agit d’un médicament à prescription délicate, pouvant avoir parfois des conséquences graves. 


         Ce médicament préparé à partir de la tuberculine de Koch a été étudié par Antoine NEBEL, et sa pathogénésie est surtout clinique et correspond en fait, et c’est logique, à la tuberculose. Mais comme toujours en homéopathie, on peut et on doit le prescrire sur la similitude des symptômes, en dehors de cette maladie. TUBERCULINUM fait partie des médicaments des dysthyroïdies, avec l’agitation, la tachycardie, l’amaigrissement, la diarrhée, l’anxiété. La très grande asthénie s’explique en particulier par l’hypo-surrénalisme. On retrouve l’amaigrissement parfois considérable malgré un appétit augmenté. On retrouve en plus les troubles de la croissance lorsque ses circonstances étiologiques agissent chez un enfant, généralement vivant dans des conditions défavorables. 


TUBERCULINUM se caractérise par les signes suivants :

  


            Mais TUBERCULINUM est un frileux, aggravé par le froid, par l’humidité, avant une tempête.   

        

         Les signes bucco-dentaires sont nombreux = aphtes, aphtes sur la langue, ulcérations linguales et buccales, dysgueusies, herpès, glossite, langue géographique, caries +++ et notamment aux collets, mycose.

 

LACHESIS : 


            Ce médicament a été souvent étudié au cours de notre stage parce qu’il a de très nombreuses indications bucco-dentaires. Rappelons simplement ses troubles neuro-psychiques caractérisés surtout par l’excitation vespérale et la dépression matinale, circulatoires avec la thermophobie, les bouffées de chaleur,  les hémorragies…, l’hypersensibilité nerveuse et sensorielle aux bruits, à la constriction (cou, taille), au toucher, sa grande loquacité incohérente, la latéralité gauche, etc… 


            Rappelons que LACHESIS est un très important médicament de gingivite ulcéreuse et de parodontopathies notamment chez l’alcoolique, au cours des périodes génitales (menstruation et surtout ménopause). C’est aussi un remède éventuel de dysthyroïdie, dans le sens hyper.

 

ARGENTUM NITRICUM : 


         Son indication dans l’hyperthyroïdie est sans doute contingente, mais ce médicament se voit assez souvent au cabinet dentaire. On retiendra de ce médicament ses signes les plus caractéristiques : 

  



            C’est dans ce contexte qu’apparaissent les signes bucco-dentaires : 

  


            ARGENTUM NITRICUM est l’un des principaux médicaments de la vie moderne, avec ses stress, son surmenage, sa pollution.  



CALCAREA FLUORICA : 


            Il fait partie des médicaments dits « constitutionnels » et a donné son nom à l’une des constitutions minérales de Antoine NEBEL (1870-1954). Il est vraiment exceptionnel que sa prescription ne se justifie pas sur ses signes morphologiques, en raison de son action métabolique, notamment sur les tissus osseux et dentaires. C’est particulièrement le cas lors d’une action préventive (favoriser une croissance harmonieuse par exemple). 

           

            Rappelons rapidement quelques-uns de ses principaux signes : 

  

Troubles bucco-dentaires

de l'hypothyroïdie

Allo Docteurs = évolution de l'hyperthyroïdie