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THUYA

CHEZ SON DENTISTE

Joseph-Amédée  LATHOUD écrit:







THUYA est avant tout un remède de fond du mode réactionnel sycotique. Il est donc presque exceptionnel qu’on ait l’occasion de le prescrive dans un cas aigu, car même la douleur, ou plutôt la névralgie, est chronique.


Lorsque la matière médicale précise : « Les dents se déchaussent, caries des collets radiculaires », cela signifie que Thuya peut être un médicament de maladie parodontale et de caries. Commençons par la carie dentaire..


La carie dentaire présente plusieurs aspects très intéressants :


  


  1. Les dents se déchaussent et sont très sensibles, la racine des dents se carie, leur couronne reste intacte. On trouve ce même symptôme dans MEZEREUM. Cela signifie à l’évidence qu’il existe une maladie parodontale. Cette dernière peut se développer progressivement à la suite d’une gingivite qui est devenue ulcéreuse. Ou encore on peut constater une alvéolyse précoce sans signe inflammatoire, c’est une manifestation du vieillissement prématuré qui caractérise entre autres le mode sycotique.

  

2.  Les dents se carient au niveau des faces distales, sous le collet, en commençant par les molaires les plus postérieures et en évoluant progressivement vers l'avant. Ce type de caries à été décrit par le Docteur Roger SCHMITT.

Schéma à partir des observations de Roger SCHMITT

            Chez l’enfant et plus rarement chez l’adulte : les dents se carient sur le bord tranchant, s’émiettent et deviennent jaunes, symptôme partagé par STAPHYSAGRIA. Nous n’avons pas d’explication rationnelle. Il faut simplement rappeler que STAPHYSAGRIA chez l’enfant est un remède de troubles polydiathésiques, surtout de rachitisme, à comparer à SILICEA.


La gingivite de THUYA = elle est certes présente, mentionnée d’ailleurs plus dans le Répertoire de KENT que dans les ouvrages de Matière médicale. C’est que THUYA n’est qu’exceptionnellement indiqué dans une forme aiguë. C’est essentiellement un remède de gingivite chronique et son choix repose davantage sur les signes psychiques et généraux.

Thuya et les stomatodynies :


            C’est sans l’un des deux ou trois principaux médicaments des stomatodynies. La cancérophobie est sans doute le signe étiologique majeure dans un grand nombre de cas, mais elle peut aussi être induite par les traitements inefficaces d’une douleur à un endroit quelconque de la bouche ou des dents.


            L’histoire la plus classique est celle d’une femme sexagénaire, veuve depuis peu (en particulier si le mari est mort d’un cancer). Elle déprime, se retrouve seule et somatise sa peine en un endroit de l’organisme, bouche ou dents entre autres. A cet âge, il n’est pas rare d’avoir un problème bucco-dentaire. Une douleur apparaît, banale à souhait, en un point de la langue, ou au niveau d’une dent, ou en un point de la gencive. Le dentiste consulté ne trouve aucune explication rationnelle, prescrit un bain de bouche. Mais la douleur réapparaît et un jour, elle devient obsédante, au point de devenir une véritable idée fixe. Cette malheureuse patiente entreprend un véritable chemin de croix, consulte plusieurs praticiens, jusqu’au jour où l’un d’entre eux parle de maladie psychosomatique et propose un antidépresseur, qui ne change rien. La patiente se met dans la tête qu’il s’agit d’un cancer que les praticiens sont incapables de découvrir.


            Dans un cas de ce genre, la cancérophobie n’est pas à l’origine de la stomatodynie, elle en est la conséquence. A l’évidence, la prescription de Thuya dans de tels cas se fait à partir de signes hautement hiérarchisés, pratiquement sur les signes de la stomatodynie elle-même mais l’on retrouve souvent les signes de la carie déjà décrits ou ceux d’une maladie parodontale, même peu évolutive.


Thuya et la névralgie faciale :


            La matière médicale parle de douleurs dans la face sous forme de céphalée très douloureuse, avec sensation comme si un clou était enfoncé à petits coups dans la région frontale (comme Ignatia), < par la chaleur, < après des excès sexuels, > en se promenant au grand air. On cite aussi « Névralgies faciales chez les buveurs de thé (comme Selenium) ».


            Cette névralgie faciale se localise souvent au niveau des dents, surtout du côté gauche (latéralité dominante pour tous les troubles), < par la mastication et par le thé. Nous en avons vu plusieurs cas cliniques. 


Thuya et les tumeurs bénignes de la cavité buccale :


            En présence d’une tumeur bénigne, par exemple une épulis, il faut se poser la question de la tactique thérapeutique = ablation chirurgicale ou traitement homéopathique ?


            Il faut reconnaître de telles tumeurs sont assez rares. Ma conduite personnelle dépend de l’ancienneté de la tumeur. Une épulis récente mérite un traitement homéopathique car il n’y a pas urgence, on peut prendre le temps de tenter ce traitement. Mais alors, Thuya n’est pas le seul médicament possible. Il faut prévenir que le traitement homéopathique demandera quelques semaines. Si l’on choisit la chirurgie, il faudra de toute façon entreprendre le traitement homéopathique de fond afin de prévenir la récidive qui est très fréquente. Et pour ce traitement, Thuya a une place prépondérante.

  

EN CONCLUSION



            Thuya occidentalis est l’un des médicaments les plus importants de la matière médicale homéopathique. Il est de prescription fréquente au cabinet dentaire. Il y a quelques années, nous avons titré l’un de nos textes « Le mode sycotique – de plus en plus d’actualité ». Cette affirmation se trouve confortée car les facteurs de pollutions sont multiples et touchent tous les secteurs. Les vaccinations sont toujours pratiquées massivement, même si quelques restrictions apparaissent ça et là. Les mises en garde des médecins homéopathes à propos des effets secondaires de l’antibiothérapie dès le début de la prescription massive de la pénicilline après la seconde guerre mondiale sont enfin corroborées  par les officiels.


            Il faut donc que le chirurgien-dentiste homéopathe s’imprègne bien de la matière médicale de ce médicament polychreste, tellement utile pour nos patients.

choix.

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