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Le "CHLORE" DANS TOUS SES ETATS

ET DANS TOUTES LES BOUCHES !

Cl

            Les médicaments dits "muriatiques" forment un groupe autonome dont les caractéristiques pathogénétiques essentielles découlent de l'action métabolique et toxique du chlore.


            Lors que l'on réalise une expérimentation pathogénétique, le premier élément qui se constate de visu est ce que l'on appelle "le type sensible".  Le chlore étant un élément chimique qui intervient dans de nombreux métabolismes de la croissance, il est naturel que tous les médicaments à base de chlore aient le même type sensible = en l'occurrence ici la morphologie longiligne. Ce type sensible est tellement caractéristique que plusieurs auteurs, en particulier ceux qui se sont intéressés aux notions biotypologiques aient été tentés d'en faire le support d'une constitution autonome.


C'est le cas en particulier pour Henri BERNARD (1895-1980). Mais il a abandonné cette idée et a "resitué" les médicaments muriatiques dans une sous-catégorie comprise entre les sulfuriques (dits "normolignes") et les phosphoriques (dits "longilignes") qu'il a appelée "Sulfur maigre".


            A notre humble avis, cette "déclassification" semble justifiée car ce qui caractérise la "constitution longiligne" est avant tout le phosphore et non le chlore. Cependant, la décompensation du longiligne s'explique avant tout par l'action des causes du mode réactionnel tuberculinique et le symptôme majeur, capital, de cette décompensation est la déshydratation des muqueuses. C'est là que l'on retrouve le chlore, en particulier son sel le plus important = le chlorure de sodium ou Natrum muriaticum. Sous cet angle, le chlore ne peut être considéré comme le "père" d'une constitution mais comme le remède de différents troubles du longiligne. Voici résumée la conception du mode tuberculinique à partir des thèses d'Henri Bernard:

En évitant les hypothèses et en restant uniquement sur la clinique, on constate que certains sujets réagissent d’une manière commune aux agressions microbiennes d’abord par une déshydratation des muqueuses, puis par une extrême variabilité des symptômes exprimant une congestion veineuse périphérique, enfin par un amaigrissement accompagné d’asthénie et de pâleur.  On remarque également que les sujets qui réagissent de cette manière ont en commun le plus fréquemment mais non exclusivement une constitution longiligne. Là ce sont des faits cliniques incontestables et d’ailleurs non contestés. Ensuite, on peut tenter d’expliquer.


            La déshydratation des muqueuses s’accompagne d’une fuite minérale que l’on constate dans la polyurie avec urines chargées de phosphates de NATRUM MURIATICUM.  L’extrême variabilité des symptômes et la congestion veineuse se retrouvent dans PULSATILLA. Il est logique de penser que la déshydratation des cellules entraîne aussi et parfois leur destruction du fait de la fuite de l’eau et des minéraux. Ces déchets cellulaires peuvent encombrer la circulation de retour, ce qui explique la congestion veineuse. Dans un deuxième temps, on constate une fixation des troubles au niveau d’une muqueuse ou d’un appareil : muqueuses respiratoires et appareil broncho-pulmonaire par exemple et avec une prédilection certaine. Ou encore muqueuses digestives dont la muqueuse buccale et l’appareil intestinal. Cela permet à M. CONAN-MERIADEC de proposer la définition suivante :

 

« Le mode réactionnel tuberculinique est une tendance générale à réagir aux facteurs pathogènes par une destruction cellulaire avec hypersensibilité réactionnelle, évoluant de l’instabilité à la fixation, de la variabilité des symptômes à la destruction cellulaire. Le mode tuberculinique procède d’abord par des réactions successives, labiles et variées sur tel ou tel appareil, avant de se fixer sur l’un d’eux et d’y développer sa réaction spécifique : une accélération du catabolisme, entraînant une désassimilation, que les homéopathes qualifient improprement de déminéralisation ».


            Le sodium joue un rôle capital dans le métabolisme de l'eau des cellules et des espaces péricellulaires assurant ainsi le transport et la fixation des minéraux. Les troubles de son métabolisme relèvent des sels de sodium = la déshydratation avec le chlorure de sodium ou Natrum muriaticum  - et l'inverse = la rétention d'eau, l'imbibition avec le sulfate de sodium ou Natrum sulfuricum.



A quoi le chlore sert-il dans l'organisme ?


            Le chlore n'existe pas à l'état naturel dans l'organisme, on ne le trouve que sous forme combinée. L'ion sodium ou Na est activé par l'eau, dans les deux sens opposés décrits. Or, tous les mécanismes biochimiques de l'organisme se font en milieu aqueux.


            Le chlore peut se combiner facilement à l'hydrogène, en particulier celui de l'eau, avec lequel il forme entre autres de l'acide chlorhydrique avec dégagement d'oxygène naissant. Le chlore joue donc un rôle oxydant, que l'on retrouve dans l'action des médicaments muriatiques, en particulier à la phase dite "oxygénoïde" du mode tuberculinique.


            Le chlore joue un rôle important dans le sang car toute variation de son pH l'influence. Lorsque le pH sanguin baisse, le chlore du plasma passe dans les globules, expliquant l'hypochlorémie constatée dans l'acidose, avec une urémie hypochlorémique de compensation afin de rétablir le pH normal. Il y a un inconvénient = la surcharge en chlore des globules peut se faire au détriment de l'oxygène et retentit ainsi sur les oxydations.  Sans trop détailler, le chlore intervient à trois niveaux = dans les chlorures sanguins, dans l'acide chlorhydrique (suc gastrique) et par l'intermédiaire du chlorure de sodium dans la régulation de la pression osmotique des cellules.




Mais le chlore peut être toxique !


            L'excès de chlore dans le sang entraîne des troubles au niveau de la peau et des muqueuses, notamment digestives et respiratoires. Ces troubles sont détaillés dans les chapitres suivants.

SIGNES CARACTERISTIQUES COMMUNS

AUX MEDICAMENTS "MURIATIQUES"



LA DESHYDRATATION:


            Comme dit plus haut, la déshydratation d"écoule d'un trouble du métabolisme du chlore, elle s'exprime au mieux dans Natrum muriaticum, car le sodium joue également un rôle dans ce trouble.


La déshydratation de la peau:

  


La déshydratation des muqueuses:

  


            La sécheresse des muqueuses explique aussi d'autres signes typiques des muriatiques:

  



La déshydratation des séreuses:

  


Deux retentissements sur l'état général:


1 - L'amaigrissement :

  


2 - L'instabilité thermique:

  



Et ce n'est pas tout !


            Il faut ajouter deux autres caractéristiques = l'atonie digestive et surtout les engorgements glandulaires et lymphoganglionnaires.


            Henri BERNARD et Roland ZISSU donnent plusieurs explications à l'atonie digestive. Pour le premier, les tuberculiniques présenteraient une insuffisance hépatique congénitale. Pour le second, le chlore a une action sympathicotonique et une hypochlorhydrie. L'ensemble explique la lenteur des digestions (dyspepsie hyposthénique), les fréquentes indigestions d'autant plus que ces sujets ont habituellement un gros appétit (ils mangent peu mais souvent) et une soif accentuée par période, qui accentue l'hypochlorhydrie.


            Dans le mode réactionnel tuberculinique, la première phase dite "sthénique" ou "oxygénoïde" se décompose en deux étape =  l'étape hépatique, première barrière défensive d'un système immunitaire débordé puis l'étape lymphoganglionnaire, deuxième barrière. Encore une fois, Natrum muriaticum est l'un des médicaments le plus important, il présente des poly-micro-adénopathies dures. Mais d'autres médicaments sont utiles, notamment Iodum, remède incontournable dans l'hyperthyroïdie.

QUELQUES MEDICAMENTS "MURIATIQUES"


            Il serait normal de commencer l'étude des médicaments muriatiques par le principal d'entre eux = Natrum muriaticum, tant il domine cette série et tant il tient une p^lace importante dans la matière médicale homéopathique. De plus, ce médicament est particulièrement précieux en pratique bucco-dentaire.


            Cependant, nous avons déjà consacré une très longue étude à ce polychreste que nous avons publiée dans notre bulletin n°1 de 2004. Nous nous contenterons ici de ne citer que quelques aspects, en particulier le chapitre bucco-dentaire.



LA  BOUCHE  DE  "NATRUM MURIATICUM"



D'abord ce que dit la matière médicale:

  

Quelques commentaires:


La deshydratation des muqueuses


            La sécheresse buccale se rencontre dans toutes sortes de pathologies et pas uniquement en stomatologie. Le premier signe de sécheresse buccale est celle des lèvres avec fissure d’une lèvre (souvent la lèvre inférieure) ou des deux. Cette sécheresse buccale explique en grande partie la fréquence d’une gingivite avec des gingivorragies fréquentes, faciles, au moindre contact. Nous avons souvent rappelé que la sécheresse buccale (comme celle de n’importe quelle muqueuse) pouvait affecter les mécanismes de l’immunité locale. Perturbation de la réponse immunitaire que l’on retrouve dans les nombreux troubles allergiques de ce remède. Enfin, Natrum muriaticum est un remède très souvent impliqué dans les maladies auto-immunes comme l’aphtose, le syndrome de Gougerot.


            La déshydratation et la déminéralisation cellulaire compromettent la croissance et la minéralisation osseuse et dentaire. Il n’est donc pas étonnant que l’enfant Natrum muriaticum présente des caries dentaires précoces, globales, débutant très souvent par les faces proximales (forme de carie typiquement tuberculinique), le tout accompagné de douleurs, soit névralgiques par déshydratation des tissus nerveux et inflammatoires par réaction pulpaire.

"Natrum muriaticum" dans les syndromes douloureux :


            Dans ce chapitre (comme dans tous les autres) revient le leitmotiv de Natrum muriaticum = déshydratation et déminéralisation. Ces deux mécanismes expliquent les douleurs de ce médicament.


            D’abord, Natrum muriaticum est un remède important de céphalée = il est classique de l’attribuer à une consommation excessive de minéraux, notamment pendant l’effort mental. Ce n’est sans doute pas le fruit du hasard si l’on retrouve une céphalée dans la matière médicale de plusieurs médicaments à base de phosphore = Phosphorus, Phosphoric acidum, Calcarea phosphorica, etc... Le phosphore et les phoshorides jouent un rôle éminent dans les mécanismes cérébraux.


            La céphalée de Natrum muriaticum produit les signes suivants = céphalée battante, aggravée par la chaleur, avec la sensation que la tête va éclater, aggravée vers 10 h du matin jusqu’au maximum à midi, puis décroît. En fait, l’aggravation suit la courbe solaire. A l’évidence, cette céphalée est particulièrement fréquente lors des efforts mentaux, chez les écoliers ou étudiants, travailleurs intellectuels en général. Le caractère des douleurs, battantes, serait dû à une congestion cérébrale suscitée par la toxicité du Na Cl en excès. Il en serait de même pour les palpitations après effort avec point de côté et une sensation de froid autour du cœur, que l’on retrouve dans Graphites, Kali chloricum, Lilium tigrinum ou Petroleum (sensation d’un bloc de glace).


            Natrum muriaticum ressent cette sensation de froid autour du cœur après un effort mental prolongé, le tout dans un contexte de tristesse, de déprime, < par la consolation et à 10 heures. NASH affirme que « Natrum muriaticum est l’un de nos meilleurs remèdes de la céphalée des écoliers, avec Calcarea phosphorica ». Mais TYLER proposait de donner également Bryonia, le complémentaire au moment de la céphalée et Natrum muriaticum après.


Natrum muriaticum a bien d’autres douleurs = épine dorsale ou vertèbres sensibles au toucher, > appuyé sur un plan dur – tension douloureuse au niveau des plis de flexion avec sensation de tendons trop courts – craquements dans les articulations (dus aux urates) – douleurs ressenties au niveau des reins ou céphalée au moment des règles – douleurs piquantes et brûlantes au niveau de l’anus après la selle – diverses douleurs brûlantes = lèvres, langue, yeux…


La névralgie faciale:


Natrum muriaticum est cité au degré fort dans le Répertoire de Kent. Sa principale caractéristique est l'apparition le matin avec aggravation progressive jusqu'à midi puis diminution de la douleur. En fait, l'intensité de la douleur de la névralgie suit la courbe solaire (comme Spigelia).



LES AUTRES MEDICAMENTS "MURIATIQUES"


CALCAREA MURIATICA


            Il s'agit du chlorure de calcium, utilisé en médecine classique comme hémostatique ou comme antispasmodique, mais ignoré pratiquement en homéopathie. La quasi-totalité des matières médicales n'en parlent pas, il n'est même pas cité dans le Répertoire de Kent ! Seules trois ouvrages en parlent:



Le type sensible de Calcarea muriatica":


            Il semble que l'élément "Calcarea" ne domine pas, n'impose pas l'aspect morphologique des carboniques, car le sujet est faible, surtout physiquement, anxieux, maigre, à la peau sèche qui suppure facilement. Ce sujet présente une tendance aux troubles capillaro-veineux = acrocyanose, engelures, varicosités.


Les signes cliniques:


            Ils sont relativement peu nombreux et concernent essentiellement des troubles digestifs et des problèmes cutanés. On ne trouve rien sur la bouche et sur les dents.


            Ce sujet maigre présente une nette propension aux excès alimentaires, mal supportés cependant et à l'origine de vomissements (après absorption d'aliments !), épisodes diarrhéiques (diarrhée indolore, parfois irritante, avec incontinence, sensation de défaillance après les repas). Il y a de la soif et de la constipation par atonie intestinale et par sécheresse des muqueuses => l'élément "muriatique" domine.


            Sur un fond d'atonie gastrique, d'insuffisance hépatique et de ralentissement nutritionnel, le sujet présente des troubles cutanés = peau sèche, tendance suppurative, acné, furoncles, impétigo, eczéma suintant, le tout avec des adénopathies satellite et œdème local. Ces troubles sont généralement très douloureux, le pus est épais et blanchâtre.

            Malgré la pauvreté pathogénétique, ces troubles montrent d'abord des signes évidemment tuberculiniques avec des souvenirs psoriques. Malheureusement, ce médicament n'a pas fait l'objet d'une pathogénésie suffisante. Faut-il en penser que si tel était le cas, le registre thérapeutique serait plus étendu, peut-être à des signes bucco-dentaires ? Seule une expérimentation pourrait répondre çà cette question. Mais cela reste un rêve !

  

MAGNESIA MURIATICA


            Le chlorure de magnésium est un sel contenu en grandes quantités dans l'eau de mer et dans les diverses eaux minérales (Chatel-Guyon, Miers, Montmirail…). Il est utilisé en médecine classique comme laxatif ou purgatif et en application locales sur les verrues ou les polypes. Comme toujours en homéopathie, sa pathogénésie reflète ses deux composants avec tout de même quelques signes originaux.


Les signes dus au magnésium:


            Le magnésium intéresse le système neveux avec une première phase d'ecitation et une seconde de dépression:



            Il ne faut pas oublier que tous les médicaments magnésiens ont des douleurs et des spasmes, seules les localisations changent peu ou prou selon l'autre composant.


Ce qui revient au chlore:



Le type sensible de Magnesia muriatica:


            Il s'agit soit de femmes maigres, hypersensibles sur le plan émotionnel, spasmophiles, constipées, se plaignant de douleurs diverses, soit de jeunes enfants, notamment au cours de la dentition, eux aussi constipés surtout par le lait.


Pour quelles raisons Magnesia muriatica consulte-t-il son dentiste ?


            J.A. Lathoud met en avant des signes linguaux qui peuvent justifier son indication lors de glossodynies, voire de glossites:


Langue chargée d'un ensuit jaune.

Langue épaisse comme celle de Mercurius et gardant l'empreinte des d ents.

Langue ayant un aspect comme si elle avait été brûlée, excoriée, crevassée ou fissurées = les fissures brûlent comme du feu.


            Georges Broussalian confirme la sensation de brûlure de la langue, surtout le matin. Il ajoute "sensibilité des incisives".


            Comme on peut le constater, ces signes buccaux sont tout de même banals. Il est donc nécessaire des les valoriser par le contexte général.


Chez le nourrisson:


            Magnesia muriatica peut être un complémentaire de Calcarea phosphorica ou même Calcarea carbonica dans les troubles accompagnant une poussée dentaire = constipation, non digestion du lait, amaigrissement, nervosité, agitation.


Chez l'enfant:


            Magnesia muriatica s'adresse à un enfant tuberculinique, maigre, déminéralisé, menacé de rachitisme. Sa constipation est accentuée par les abus de sucreries, dont il est friand, seul signe original.

 

Comme tous les tuberculiniques, Magnesia muriatica a des problèmes hépato-digestifs, que l'on retrouve également chez l'adulte. Périodiquement, l'enfant ou l'adulte présente une dyspepsie atonique, sans doute en raison de l'accentuation périodique de l'insuffisance hépatique et de la constipation. Le foie devient sensible au toucher, les selles deviennent dures, sèches, difficiles à expulser. Le tout s'accompagne d'un état d'agitation, de nervosité et d'anxiété. C'est durant ces périodes que la langue devient étalée et se charge d'un enduit jaunâtre, garde l'empreinte des dents, tend à se fissurer, de même que les lèvres se gercent.


On ne peut donc parler ici d'une pathologie buccale autonome, isolée mais d'une pathologie accessoire qui participe à des troubles digestifs. Le malade consulte plutôt le médecin.


Chez l'adulte:


            On retrouve les signes digestifs déjà décrits. Chez la femme, ces troubles s'accompagnent souvent une congestion utérine avec des règles abondantes et des douleurs lombaires. Surtout, les règles sont précédées d'une excitation nerveuse avec agitation physique et mentale, frisant l'hystérie.


            Les algies sont nombreuses et variables = céphalée surtout temporale > par la pression forte et la tête chaudement enveloppée – palpitations douloureuses < au repos, > au mouvement – sensation de tension dans les cuisses, dans les mollets – douleurs déchirantes dans les membres – sensation de secousses électriques dans le corps – sensation de brûlure à la plante des pieds la nuit. Le tout s'accompagne toujours d'un état d'anxiété, d'agitation, en même temps que de l'asthénie, de la frilosité mais avec désir de grand air, de maigreur malgré l'appétit.

Des troubles urinaires sont fréquents = atonie vésicale, difficultés de la miction, "le patient ne sent pas qu'il urine !", surtout dans l'obscurité, incontinence d'urine car le patient ne se rend pas compte s'il a envie ou non d'uriner !.


En conclusion, Magnesia muriatica n'est pas un médicament d'un intérêt capital en stomatologie. C'est un médicament complémentaire de Natrum muriaticum notamment lorsque domine la tendance spasmodique.

KALI MURIATICUM


            Le chlorure de potassium est encore un sel proche de Natrum muriaticum mais avec des signes distincts = disparition de la faim et persistance de la soif. Kali muriaticum est moins déprimé. La présence de potassium explique la nette tendance à la production de sécrétions fibrineuses qui caractérisent les inflammations des muqueuses = exsudats fibrineux gris blanchâtres, épais, tenaces, visqueux, adhérents, avec des fausses membranes. Kali muriaticum est surtout indiqué à la seconde période inflammations des muqueuses ou des séreuses.


            Il existe dans ce médicament des douleurs articulaires ou tendineuses avec gonflement oedémateux et léger épanchement synovial.


            Il présente enfin des éruptions vésiculeuses ou squameuses, avec desquamation fine ou furfuracée.


            A l'évidence, le potassium imprime son action propre = atonie musculaire et anémie, deux caractéristiques des médicaments potassiques.


            Deux mots précisent le comportement = faiblesse irritable. Le sujet est faible mais aussi irritable, grognon, se plaint sans cesse et s'agite constamment. Le sujet devient asocial, hypocondriaque, rabrouant son entourage. Il devient misanthrope, fuit toute consolation ou marques de sympathie (comme Natrum muriaticum) mais il ne pleurniche pas, n'est pas désespéré, ni profondément mélancolique.


Pour quelles raisons Kali muriaticum consulte-t-il son dentiste ?


            La matière médicale donne les signes suivants:



L'aphtose buccale de Kali muriaticum rappelle d'autant plus celle de Borax qu'elle frappe surtout les enfants.


La production de fausses membranes évoque Mercurius cyanatus et/ou Kali bichromicum, car il y a, en plus des fausses membranes des mucosités adhérentes dans la gorge obligeant le patient à racler sans cesse. Cependant Kali muriaticum est rarement prescrit pour une aphtose buccale parce que celle-ci est rarement isolée mais participe à un ensemble digestif qui conduit le patient à consulter son médecin plus tôt que son dentiste. Et si cette aphtose buccale est isolée, comment penser à ce médicament en l'absence d'autres signes ? Peut-être avec l'aide d'une programme informatique.



BARYTA MURIATICA


            Le chlorure de baryum n'a qu'une pathogénésie très limitée et pourtant Kent le considérait comme un remède constitutionnel ??!! Il affirmait que ce médicament souvent prescrit par les premiers homéopathes était un peu oublié, du moins du temps cet auteur.


            La présence et l'action du baryum expliquent de nombreux signes de sclérose, comme Baryta carbonica, mais ici plus volontiers localisée au niveau des artères, du muscle cardiaque, de l'utérus et du pancréas. Ce médicament s'adresse donc davantage à l'adulte mûr ou au vieillard, donc médicament de sera de plus en plus utile compte tenu de l'espérance de vie. On le trouvera souvent indiqué dans les parodontopathies ou dans le syndrome de Gougerot.


            Ce sujet justiciable de Baryta muriatica est donc plus volontiers un adulte d'âge mûr ou un vieillard, maigre ou ayant maigri, d'une frilosité excessive, anormale. Il souffre de scléroses variées, tressaille sans cesse ou sans cesse en mouvement convulsif. La bronchite chronique est fréquente, comme l'artériosclérose et l'hypertension. Mais il ne faut pas oublier que ce médicament rend de gros services chez des enfants un peu arriérés ou très en retard pour les fonctions essentielles de la vie (marche, parole, intelligence…).


            Chez l'adulte, Kent décrit son comportement comme anxieux, croit qu'il va mourir, peur de l'avenir. Il est méfiant, peu enclin à parler, reste assis en silence, irritable surtout le soir, coléreux. Il souffre d'illusions = de marcher sur le genoux ! Impression que la pièce dans laquelle il vit a changé, lui paraît étrange. Il a toutes sortes de manies.


Pourquoi Baryta muriatica consulte-t-il son dentiste ?


            La matière médicale donne les signes suivants, au degré faible:



Malgré les affirmations de Kent, il apparaît, au vu des signes présents, que ce médicament n'ait qu'un intérêt relatif, même en médecine générale.

 

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