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Il est très fréquent que le problème du fluor soit abordé spontanément par nos patients,notamment par les parents soucieux de protéger les dents de leurs enfants. Les publicités télévisées ou radiophoniques vantent toujours les vertus préventives du fluor sur la carie dentaire, sans préciser, et c’est bien naturel, les risques potentiels d’une telle méthode.


           Notre réponse doit être toujours modérée et prudente car notre argumentation repose essentiellement sur des arguments cliniques et jamais sur des critères scientifiquement établis. Mais les scientifiques sont eux-mêmes très réservés, en dehors bien entendu, des fabricants de dentifrices contenant du fluor. Nous pouvons lire très souvent des articles prônant le recours au fluor et en faisant comme une panacée.


            Pourtant, dans le numéro 215 de la revue « Prescrire » de Mars 2001, on peut lire à la page 220 l’entrefilet suivant :


« FLUOROSE DENTAIRE = risque

 La fluoration de l’eau de boisson est parfois proposée pour prévenir les caries dentaires.

 Une méta-analyse a été réalisée pour préciser les bénéfices et les risques de la fluoration de l’eau chez l’enfant. Selon cette méta-analyse, la fluoration de l’eau est associée à une augmentation d’environ 15% de la proportion d’enfants sans caries, mais à une concentration de fluor de 1 mg/l, environ 12,5% des enfants présentent une fluorose dentaire susceptible d’être jugée inesthétique. ».

 

            Or, cette concentration de fluor de 1 mg/l est habituellement recommandée. Elle peut être facilement dépassée car de nombreux enfants absorbent quotidiennement des comprimés de fluor prescrits par leur praticien (médecin ou dentiste) alors qu’il existe d’autres sources d’apport. Il y a par exemple le problème de la concentration en fluor de l’eau potable distribuée par les communes et variable selon les régions. C’est d’ailleurs la présence d’un nombre important de fluorose grave dans certaines régions dont les eaux sont naturellement riches, voire très riches en fluor, qui a attiré l’attention sur cet halogène (le « darmous » au Maroc entre autres). Enfin, il n’est pas rare que le sel de cuisine soit enrichi en fluor.

       

            Autrement dit, la prudence reste nécessaire et il convient de procéder à une évaluation aussi précise que possible de la quantité de fluor absorbée chaque jour par un enfant. Car l’étude signalée ci-dessus révèle que 12,5% des enfants ont déjà une légère fluorose à la concentration de fluor de 1 mg /l. Qu’en est-il lorsque la concentration dépasse ce seuil ?

           

             Voici 3 exemples de dents présentant une fluorose plus ou moins importante = quelques taches blanchâtres ou des pertes de substance.

  

Et si l'on reparlait du fluor ?

            Un praticien homéopathe ne peut pas être étonné de ces résultats. Que 12 ou 13% des enfants prenant du fluor par voie générale et à la dose préconisée soient atteints d’une fluorose légère correspond grosso modo à la proportion d’enfants de morphologie dystrophique que l’on appelait autrefois « constitution fluorique ». Et si le terme de fluor était associé à ce type morphologique, c’est tout simplement en raison des relations existantes entre le « type sensible » du fluorure de calcium et la pathogénésie de CALCAREA FLUORICA. Ce qu’avait remarqué en son temps Antoine NEBEL (1870-1954), observation renouvelée avec les autres sels de calcium = carbonate et phosphate. Ces observations ont été à l’origine de la conception des constitutions minérales = carbonique, phosphorique et fluorique.


            Pour expliquer ces relations, NEBEL avait émis l’hypothèse d’une prédisposition familiale (« diathèse ») à certaines toxines, ici en l’occurrence la syphilis, agent de désorganisation des mécanismes de la croissance, dans un sens défavorable bien entendu. Il faut rappeler également le rôle de la toxine tuberculinique dans les perturbations du métabolisme des minéraux.


            Nous avons maintes fois rappelé dans nos cours et bulletins ces conceptions de NEBEL, reprises par Léon VANNIER (1880-1963), puis les remises en cause de Henri BERNARD (1895-1980), Roland ZISSU, Denis DEMARQUE (1915-1999) et Michel CONAN-MERIADEC (1921-2000). Nous avons maintes fois expliqué pourquoi la notion théorique des toxines (tuberculiniques et syphilitiques)  qui imprégneraient des lignées familiales n’avait été qu’une séduisante hypothèse n’ayant pas résisté à l’épreuve du temps et du développement des connaissances médicales.


            Cependant, les descriptions cliniques de divers médicaments impliqués dans la morphogenèse et dans la minéralisation des dents restent toujours valables. Le type sensible de ces médicaments existe toujours et constitue l’une des composantes de la prévention homéopathique aussi bien sur le plan général que sur celui plus particulier de la carie dentaire.


            L’argumentation de la réponse des praticiens homéopathes au problème de la systématisation des apports de fluor repose, nous l’avons déjà dit, sur des arguments cliniques. Lorsqu’un enfant pénètre dans le cabinet dentaire, c’est d’abord et avant tout son type morphologique que l’on découvre. Ensuite, mais ensuite seulement, son comportement et un interrogatoire sommaire laissent percevoir son mode réactionnel dominant, qui sera confirmé par une consultation plus longue et plus minutieuse. Avant de développer ce sujet, on peut dire d’une manière abrupte = un enfant de morphologie dystrophique ne doit pas recevoir du fluor à dose pondérable. Il y a un risque potentiel de fluorose iatrogène.


            Pour bien préciser nos arguments, il convient de redire ce qu’est la prévention en homéopathie en rappelant des notions maintes fois décrites dans nos articles et ouvrages, que l’on peut retrouver dans notre CD-ROM. Ce sera l’occasion pour nos plus anciens adhérents et pour nos stagiaires chevronnés, de rafraîchir leurs connaissances et pour les nouveaux venus à l’homéopathie de les découvrir, en les invitant à les approfondir.

  

LA PREVENTION HOMEOPATHIQUE


            D'abord quelques rappels conceptuels à l'intention des nouveaux. L'homéopathie repose fondamentalement sur une conception globale du malade, ce qui signifie que ce dernier est considéré selon toutes les composantes psychosomatiques ou somatopsychiques de sa personnalité, en tenant compte également de son héritage génétique et de son environnement au sens le plus large. Aussi, dans le cadre général que représente un organisme, la bouche et la dent ne peuvent être comprises que comme un élément parmi d'autres, intégré obligatoirement dans l'économie générale de l'organisme.


            Cette conception holistique ne découle pas d'un a priori théorique ou philosophique, mais de l'expérimentation des substances médicamenteuses chez des volontaires en équilibre de santé et sensibles à la posologie usitée. L'expérimentation fait surgir un ensemble de symptômes, concernant tous les secteurs de l'organisme, notamment pour les substances les plus actives. Le corollaire impose en clinique de retrouver tous ces symptômes, à tous les niveaux. Le médicament indiqué ainsi par la similitude la plus étendue des symptômes devient ainsi LE médicament "semblable" ou encore appelé simillimum. Ainsi, en présence d'un malade et quelle que soit l'affection à traiter, le praticien homéopathe est-il contraint de résoudre l'équation de la similitude, c'est-à-dire de retrouver parmi toutes les substances expérimentées (Matière Médicale), CELLE qui regroupe la totalité des symptômes de ce malade, ou du moins le plus grand nombre. C'est ce que les homéopathes appellent l'individualisation de la prescription.


            On mesure la difficulté d'une telle démarche: la Matière Médicale comprend plusieurs centaines de médicaments. Aussi la pratique de l'homéopathie exige-t-elle beaucoup d'efforts, de la persévérance et de l'opiniâtreté, ainsi qu'un minimum de méthode. Cela rend vain les prétentions de ceux qui offrent abusivement une formation en quelques jours, moyennant des frais d'inscription substantiels. Comme  si l'on pouvait maîtriser l'implantologie ou l'orthodontie après un stage de 3 jours! Comme si l'on proposait à un pianiste juste débutant d'exécuter un prélude de CHOPIN après trois jours d'enseignement, surtout théorique !


            Le rôle de l'observation clinique consiste à relever les symptômes du patient par une interrogatoire minutieux et par les méthodes d’investigations habituelles. Cette démarche est commune à toutes formes de médecine, classique ou homéopathique. Après le diagnostic, le choix thérapeutique est déterminé. Lorsque l'homéopathie apparaît comme pouvant répondre à la demande, il reste à résoudre la fameuse équation de la similitude. Mais, dans le cas de la prévention, il n'y a par définition aucun signe pathologique puisque le but est de prévenir. Il y a donc une antinomie apparente entre les prétentions d'une prévention homéopathique et le fondement de la méthode. Pourtant, la prévention est possible avec des médicaments homéopathiques et deux groupes d'arguments étayent cette affirmation:


  

  1. Lorsqu'on réalise la pathogénésie d'une substance active (expérimentation sur l'homme en équilibre de santé), les sujets qui se révèlent sensibles développent des symptômes de nature variée: depuis des signes discrets, essentiellement fonctionnels et donc réversibles,  jusqu'à des symptômes beaucoup plus graves. Pour des raisons évidentes, la pathogénésie est complétée par des données toxicologiques qui précisent les symptômes lésionnels irréversibles. Si l'on peut mettre en évidence l'indication d'un médicament à partir des signes fonctionnels réversibles, il est possible souvent  de prévenir les symptômes lésionnels irréversibles (et donc hors de portée de l'action homéopathique) que la Matière Médicale précise. Dans ce cas, on ne peut pas encore parler de "prévention", mais seulement de traitement précoce.

  2. Au cours de l'expérimentation pathogénétique et en raison des faibles doses utilisées, tous les volontaires ne réagissent pas. Mais ceux qui réagissent ont quelque chose en commun: soit une même morphologie, soit le même comportement, soit les deux. C'est ce que l'on appelle le type sensible du médicament.

            Il est évident que les substances les plus actives présentent le type sensible le plus significatif. Par exemple, le phosphore joue un rôle éminent dans tous les métabolismes du fait de sa présence dans tous les noyaux cellulaires et notamment dans les tissus osseux et dentaires. Mais le phosphore est également un toxique puissant. Le rôle métabolique du phosphore dans l’ostéomorphogenèse est tel que les morphologistes homéopathes ont décrit un biotype "phosphorique" caractérisé par un développement en longueur: sujet de grande taille, généralement maigre ou mince, au thorax étroit, facilement voûté. Les homéopathes ont complété ce tableau par des signes de comportement: frilosité mais besoin d'air frais, aggravation par la chaleur confinée, cyclothymie (vite exalté et vite déprimé), émotivité, agitation mais vite fatigue rapide, etc... En clinique, en présence d'un sujet répondant à cet ensemble de signes, la probabilité est grande qu'un médicament comportant du phosphore soit indiqué: PHOSPHORUS, KALI PHOSPHORICUM, NATRUM PHOSPHORICUM, PHOSPHORIC ACID., etc... Mais par ailleurs, le phosphore est toxique pour tous les sujets, quel que soit leur biotype. Aussi, certaines indications de PHOSPHORUS peuvent concerner n'importe qui: syndrome hémorragique par exemple en pathologie aiguë. D'autres indications, reposant sur la similitude de l'action métabolique répondent à des troubles chroniques chez des sujets répondant au type sensible décrit.


            Ainsi, en présence d'un sujet que l'on découvre au tout début de la consultation, qui répond au type sensible d'un médicament dont on sait par sa Matière Médicale, qu'il peut être indiqué dans certains troubles précis, comme par exemple la carie dentaire, il est logique de penser à ce médicament, puis d'en rechercher les signes, par exemple et en l’occurrence les caries dentaires. Si celles-ci sont déjà présentes, la prescription ne pourra qu'accompagner leur traitement pour consolider le résultat et pour prévenir éventuellement l'apparition d'autres lésions. Si elles sont absentes et comme l'on sait qu'elles sont contenues dans la Matière Médicale de ce médicament, sa prescription peut les prévenir.

        

            De plus, on connaît le rôle métabolique des sels de calcium dans le développement du squelette et plus particulièrement des différents tissus dentaires. Que survienne un trouble de leur métabolisme durant la période de l'odontogenèse, par exemple une carence d'apport ou un défaut d'absorption, la minéralisation des tissus dentaires s'en trouve perturbée et l'on sait leur caractère définitif. Or l'expérience clinique montre qu'en donnant durant cette période l'un ou plusieurs de ces sels, en dilutions, on favorise une meilleure minéralisation des tissus concernés. Allant encore un peu plus en avant, l'expérience clinique a montré que la prédominance de l'un de ces sels est à l'origine du développement d'un type morphologique particulier, répondant et définissant pour chaque sel un ensemble caractéristique: morphologique, comportemental, plus un certain nombre de prédispositions à certaines pathologies, dont la carie dentaire. Plusieurs générations d'étudiants en chirurgie dentaire ont appris à distinguer les dents "carboniques", "phosphoriques" ou "fluoriques", sans savoir toujours que ces descriptions sont dues à un stomatologiste homéopathe, Bertrand de NEVREZE ( 1877-1951), dont les travaux remontent au début du XX° siècle, à la suite de ceux du médecin homéopathe suisse, Antoine NEBEL, auteur d'une conception de trois constitutions minérales. On peut même mesurer l'influence des thèses  de de Névrezé car elles sont encore décrites dans la revue non homéopathique:  "La Pratique dentaire" (volume 1-1985-n°1-p.23).

            Pour en venir maintenant au problème de la prévention de la carie dentaire chez l'enfant, cette étude est volontairement limitée au fluorure de calcium. Mais la Matière Médicale est bien plus riche d'autres médicaments concernés par la carie: les remèdes à base de magnésium, ou d'autres minéraux important comme la silice. Pour ce médicament étudié ici, le  plan suivant est proposé, en séparant bien des notions distinctes:


 1/   LE BIOTYPE:


             Chaque individu est défini par un ensemble de signes morphologiques, psychiques et physiopathologiques, dépendant de l'action complexe de facteurs métaboliques, hormonaux, humoraux, voire héréditaires, dont l'étude constitue la base de la biotypologie,  science humaine de l'Homme considéré comme une espèce animale parmi d'autres, en tout cas indépendante de l'homéopathie.

 

 2/  LE TYPE SENSIBLE D'UN MEDICAMENT:


             Cette notion découle directement de l'expérimentation pathogénétique et appartient en propre à l'homéopathie. Il est évident qu'une substance intervenant directement dans le métabolisme osseux aura un type sensible caractérisé par des signes morphologiques. Une substance végétale étrangère à l'organisme n'aura pas de signes morphologiques, mais essentiellement des signes de comportement liés à son action plus ou moins toxique ou ponctuelle sur un appareil préférentiel. Cependant les signes du type sensible d'un médicament ne sont pas suffisants pour le choix du médicament: toutes les substances minérales comprenant du phosphore se montrent plus actives chez des sujets longilignes. Donc le même type sensible répond à plusieurs substances, exceptionnellement, voire jamais à une seule substance.

 

3/ LA PATHOGENESIE ET LA MATIERE MEDICALE:


            La pathogénésie rassemble les signes révélés par l'expérimentation pathogénétique, démarche typiquement homéopathique, complétée ensuite par des données toxicologiques puis par l'expérience clinique des praticiens (par exemple les circonstances étiologiques = à la suite de quoi les signes pathogénétiques sont-ils apparus chez le patient ?). Ce sont sur les signes de la Matière Médicale que doit reposer exclusivement le choix du remède semblable, et sur eux seuls.

 

            Précisons ici que la carie dentaire n’est pas une observation de la pathogénésie. Notamment la carie dentaire de l’enfant, car les pathogénésies ne sont jamais réalisées chez des enfants, mais toujours chez des adultes. L’apparition des caries, leur aspect, découlent de l’observation clinique des praticiens homéopathes.


            Noter ci-dessous un exemple de type morphologique fluorique ou dystrophique, avec son hyperlaxité ligamentaire excessive. Outre les caries, ces enfants "fluoriques" sont exposés, plus que tous les autres, aux troubles orthodontiques = dents mal implantées, irrégularités de formes, déformations des maxillaires, etc...

       

            Il est évident que seul un praticien expérimenté peut prendre en charge le traitement préventif ou curatif des problèmes présentés par ces enfants

 

CALCAREA FLUORICA


            Le fluorure de calcium ou CALCAREA FLUORICA est le support biochimique d'une constitution pathologique, longtemps appelée fluorique, et que l'on désigne aujourd'hui sous le nom de dystrophique.


1/   LE BIOTYPE DYSTROPHIQUE         

  

A l'origine de cette constitution dystrophique, ex-fluorique, plusieurs facteurs génétiques prédéterminants ont été avancés par divers auteurs: d'abord la syphilis congénitale a tenu le devant de la scène durant des décennies, puis ont été incriminées les infections virales de la grossesse (rubéole, oreillons,..), puis les intoxications de la grossesse (alcool, drogues, certains médicaments à effets tératogènes discrets, ou même redoutables comme la tristement célèbre thalidomide...), les radiations ionisantes de la femme enceinte et du nouveau-né, les carences minérales ou métalliques et les intoxications par ces mêmes éléments (mercure, plomb, or...), les carences ou excès de certains oligo-éléments, dont le fluor.

        

            Le nourrisson dystrophique est rarement caractéristique, car les anomalies, heureusement le plus souvent discrètes, apparaissent au fur et à mesure de la croissance. Tout au plus peut-on parfois constater quelques anomalies, comme des déformations de la boite crânienne ou du squelette, ou encore une tendance déjà manifeste à la prognathie maxillaire. Parfois, la peau quasi transparente laisse apparaître le réseau veineux.

        

            Lorsque l'enfant grandit, son hyperlaxité ligamentaire peut surprendre. Il est capable de contorsion incroyables, ou bien il présente très tôt des anomalies de la colonne vertébrale ou des entorses fréquentes. Son comportement peut surprendre également: intelligence souvent vive, mais avec des réactions paradoxales, une instabilité et une "mobilité" caractéristiques. C'est souvent un enfant au comportement rapidement perturbateur, enclin à l'égoïsme, à la vulgarité, à l'indiscipline, notamment scolaire.


       Le développement osseux est rarement harmonieux: dolicocéphalie, ou brachycéphalie, irrégularité ou asymétrie crâniennes, taille plutôt petite, asymétrie faciale, troubles de la colonne vertébrale. Les anomalies dentaires et maxillaires sont fréquentes: émail déficient, ou irrégulier, dents jaunes ou grises, mal implantées, anomalies de forme et de position, dents surnuméraires ou agénésie de certaines d'entre elles, troubles orthodontiques, etc...

        Cet enfant est prédisposé aux troubles lympho-ganglionnaires avec inflammation, suppuration ou hypertrophie, induration - ou aux inflammations des muqueuses avec tendance aux ulcérations nécrotiques - aux troubles élastopathiques dont les varices dites constitutionnelles du sujet jeune.

2/  LE TYPE SENSIBLE DE CALCAREA FLUORICA:


            Le type sensible de CALCAREA FLUORICA se superpose exactement au biotype sus-décrit, parce que ce biotype est déjà engagé dans la pathologie. La Matière Médicale ne comprend que deux médicaments "fluorés": CALCAREA FLUORICA et FLUORIC ACIDUM. Ce sont deux remèdes complémentaires, le second correspondant à des troubles plus lésionnels (en raison de la fonction acide). Il est classique d'opposer les modalités thermiques: CALCAREA FLUORICA, comme tous les Calcarea, est frileux, aggravé par le froid et préfère la chaleur. FLUORIC ACID. au contraire craint la chaleur et ne la supporte pas.

        

            La réalité clinique est cependant plus nuancée. Les enfants présentant toutes les anomalies du biotype dystrophique existent bien mais sont heureusement assez rares. Mais il existe de très nombreux types mixtes, normoligne, bréviligne ou longiligne, avec des stigmatiques dystrophiques.


3/  LE MEDICAMENT "CALCAREA FLUORICA":


            Les risques toxiques du fluor sont bien connus, comme son affinité pour les tissus durs, osseux et dentaires, ou pour les tissus provenant de l'ectoblaste, comme les phanères, les fibres élastiques et l'émail dentaire. Outre les signes morphologiques sus-décrits, CALCAREA FLUORICA correspond à de nombreuses atteintes osseuses (ostéophytes, nodosités, exostoses, douleurs osseuses surtout nocturnes, déformations...), à des troubles lympho-ganglionnaires dont les rhino-pharyngites à répétition durant la saison froide avec tendance à la suppuration ou à l'ulcération. L'hyperlaxité ligamentaire explique la pathologie des articulations, avec tendance aux luxations interdisant la pratique de certains sports. Enfin, l'instabilité de base favorise des troubles du comportement, avec de mauvais résultats scolaires ou une asociabilité qui peut pousser à la marginalité.

 CALCAREA FLUORICA chez son dentiste:

        

            Il est fréquent de voir ces enfants au cabinet dentaire. Dès le jeune âge, la denture de lait peut être atteinte, avec des caries noires évoquant la mélanodontie, ou ressemblant au darmous. Le délabrement des dents de lait est très souvent compliqué de réactions apicales avec abcès et fistules.

           

            Les problèmes orthodontiques sont également souvent présents, parfois spectaculaires ou associés aux atteintes des dents elles-mêmes.

       

            Selon l'âge de l'enfant au moment de la consultation, il est indispensable de donner CALCAREA FLUORICA en deux dilutions, 3X ou 6X triturations, deux mesures à sec sur la langue avant les repas et une dilution moyenne ou haute en prises hebdomadaires pendant des semaines ou des mois, pour favoriser autant que possible, une meilleure minéralisation des dents permanentes. Chez ces enfants, la fluorothérapie pondérable est fortement déconseillée. Enfin, les troubles bucco-dentaires sont rarement isolés, ce qui justifie la collaboration du médecin traitant.

       

            Une surveillance clinique permettra de remplacer ce médicament par son complémentaire FLUORIC ACID., médicament plus lésionnel, très souvent impliqué (entre autres troubles) dans les dysfonctionnements thyroïdiens, surtout dans l'hyperthyroïdie, grand facteur de caries dentaires. Une denture de lait très délabrée impose la recherche de l'indication de KREOSOTUM ou de STAPHYSAGRIA, comme complémentaires.